Article

Témoignage de formatrices

Nous avons profité d’un stage intitulé « Identifier et nommer les compétences » pour poser quelques questions à des formatrices, concernant la mise en place de portfolios dans des actions d’insertion.

Vous accompagnez des personnes en insertion professionnelle dans la mise en place d’e-portfolios. Pensez-vous qu’il serait nécessaire de construire le vôtre ?

Afin de pouvoir mesurer les difficultés, les exigences informatiques et le temps nécessaire lors de la construction d’un e-portfolio, il est indispensable que le formateur ait au préalable réalisé le sien. Il pourra aussi s’appuyer sur son propre e-portfolio pour expliquer le concept à ses stagiaires et montrer un exemple concret de ce qu’ils pourront faire. Par ailleurs, les stagiaires s’investiront d’autant plus dans l’élaboration de leur e-portfolio s’ils savent que leur formateur en possède un.

Considérez-vous les technologies comme un frein ou un élément facilitant la mise en œuvre de portefeuilles de compétences ?

Comme tout être humain qui se retrouve face à quelque chose qu’il ne connaît pas, ne maîtrise pas, le formateur en insertion professionnelle peut se trouver démuni face aux nouvelles technologies et les percevoir comme un frein pour la mise en oeuvre d’e-portfolios. Le formateur s’investira dans l’acquisition de compétences liées aux nouvelles technologies, s’il perçoit l’intérêt de travailler avec ces technologies. A aucun moment, un formateur n’a suggéré que suite à son manque de maîtrise des technologies, il travaillerait à partir de logiciels informatiques plus familiers tel que le traitement de texte ou le diaporama. Le stagiaire doit être libre de choisir son support de conception.

Le fait d’avoir réalisé notre e-portfolio (pour la plupart sur un blog) nous apporte une maîtrise à minima de cet outil que nous pourrons transmettre aux stagiaires. Pour l’instant, nous sommes plus dans une logique d’autoformation. Toutefois, nous ne sommes pas en mesure de faire face à tous les bugs. C’est pourquoi il nous paraît important d’avoir une personne ressource dans notre structure.

Enfin, le travail « papier crayon » traditionnel est indispensable pour travailler le contenu de l’e-portfolio. Il serait par ailleurs intéressant d’élaborer une sorte de cahier d’exercices pour la réalisation d’un e-portfolio. Ce n’est qu’une fois le contenu travaillé, que les stagiaires se lancent dans la conception technologique de l’e-portfolio.

Parmi les différentes approches des compétences, laquelle vous paraît la plus opérationnelle pour développer un e-portfolio ?

Nous prenons la notion de compétences dans son sens le plus large, c’est à dire regroupant savoir-faire, savoirs, savoir-être, savoir agir, savoir dire… acquis lors d’activités professionnelles ou extra-professionnelles en s’intéressant alors aussi bien aux compétences métiers spécifiques qu’aux compétences transversales.

En fonction du parcours du stagiaire, l’approche de la compétence sera différente. En effet, un jeune qui a déjà une expérience professionnelle abordera ses compétences de façon plus contextualisées. Pour un jeune qui n’a jamais travaillé, l’approche sera plus générale, plus globale en s’appuyant sur ses expériences extra-professionnelles, son vécu.

Concernant la présentation des compétences dans l’e-portfolio, nous n’imposons pas de cadre aux stagiaires. Ils organisent librement leur e-portfolio en s’appuyant sur les outils remplis au préalable. Comme outils, on retrouve par exemple la grille basée sur le cadre européen des compétences clés. Une présentation qui peut alors être suggérée par le formateur est l’organisation de l’e-portfolio en partant des compétences clés. Sur un blog, ceci se traduit par un article consacré aux compétences sociales et culturelles, un autre aux compétences numériques, etc.

Commenter